CHAPITRE XXXIX
Corran lâcha une torpille à protons et la regarda pulvériser l’intercepteur de tête. Repassant sur ses canons laser, il essaya de repérer le second Tie. Le rayon tracteur limitait les capacités de mouvement de son vaisseau.
Il réussit pourtant à le faire virer dans la bonne direction.
Encore un tout petit peu…
L’intercepteur explosa sous la salve de rayons laser rouges.
Corran n’avait pas appuyé sur la détente.
Whistler bipa frénétiquement.
Corran hésita un instant, ignorant ce qui se passait. Puis il activa son unité de communication.
— Je répète, ton hyperdrive est-il toujours opérationnel ?
Il reconnut la voix.
— Mirax ?
— Oui. Tu es prêt à sortir d’ici en douce ?
— L’hyperdrive fonctionne.
— Règle-le sur mon signal.
— Whistler !
Corran ne regarda pas le vaisseau qui avait emprisonné le sien. Il se concentra sur la poupe. La lune de Borleias diminua rapidement, comme les Bourdons restants.
Des rayons laser se lancèrent à sa poursuite. Ils se dispersèrent contre ses boucliers. Horn retourna leur tir, éparpillant les Tie. Le canonnier du Pulsar en toucha un.
Whistler bipa un avertissement. Le champ stellaire s’étira quand ils entrèrent dans l’hyperespace. Un instant plus tard, ils en sortirent à proximité du système de Pyria.
— Corran, planque ton chasseur dans la soute de mon vaisseau !
— Avec plaisir, Pulsar.
Horn attendit que Mirax repressurise la soute. Puis il ouvrit son cockpit et sauta de l’aile X.
Il sourit quand la porte coulissa.
— Permission de monter à bord, capitaine Terrik ?
— À condition que tu ne le dises jamais à mon père. Il tomberait raide mort s’il savait qu’il y a une aile X avec l’emblème de la CorSec dans son vaisseau.
— Si mon père était encore de ce monde, me voir ici lui ferait le même effet. Ne t’inquiète pas, le secret sera bien gardé !
Corran serra Mirax dans ses bras.
— Pareil pour moi, Corran.
Il la lâcha quand il sentit l’étreinte de la jeune femme se faire moins intense.
— Félicitations pour tes talents de tireuse. Tu as descendu trois Tie en un clin d’œil.
— C’est lui qui a tiré, dit Mirax en montrant une silhouette debout près de l’écoutille.
— Le Pulsar est un bon support d’artillerie. Et les pilotes des Bourdons n’étaient pas les meilleurs de l’Empire.
Corran retira son casque et tendit la main à l’homme.
— N’empêche, capitaine Celchu, c’était un beau tir !
Doué comme vous l’êtes, je ne comprends pas que vous ne voliez pas avec nous. Le commandant Antilles m’a dit de ne pas poser la question. Ce n’est pas le bon moment, mais je veux connaître la réponse !
Mirax tapota le dos de Corran, sa main s’attardant un peu plus que nécessaire.
Corran n’y voyait pas d’inconvénient.
— Viens sur la passerelle. Nous allons revenir à Noquivzor avant tout le monde.
— Vraiment ?
— Le Pulsar peut aller très vite. Il n’est pas aussi rapide que le Faucon, mais il a meilleure allure. Nous gagnerons du temps sur le trajet de retour et nous arriverons environ une heure avant tes camarades.
Corran fronça les sourcils.
— Comment as-tu fait pour me trouver ? Personne n’était censé connaître le lieu de l’attaque.
La contrebandière sourit à Corran.
— Tu parles dans ton sommeil…, dit-elle.
Tycho sourit aussi.
— Mirax a découvert une possibilité de fuites. Quand nous sommes arrivés, nous nous sommes cachés sur la face obscure de la lune. Nous surveillions Borleias, sans rien remarquer de spécial. Donc nous avons respecté le silence radio.
— Si vous nous aviez informés que vous étiez là, cela aurait pu alerter les Impériaux.
— Exactement. Comme l’escadron avait réduit la portée de son réseau de communication, nous n’avons pas entendu Wedge ; mais nous avons intercepté des communications impériales. Quand les Bourdons ont commencé la recherche, nous sommes restés cachés avec l’intention de filer dès qu’ils atteindraient le volcan.
Quand tu es arrivé, les Tie à tes trousses, nous t’avons attrapé et sorti de là de force.
Corran gloussa, s’attachant au siège.
— J’ai bien cru que j’étais mort.
— Je suppose que tes copains le penseront aussi quand ils arriveront à Noquivzor, fit Tycho. Ils vont être drôlement surpris !
— Oui, je suppose. J’ai une idée… Nous pourrions les faire marcher un peu.
Mirax tapota la console et sourit à son pilote sullustéen.
— En route, Liat. Le Pulsar sera le premier vaisseau à ramener un homme en contrebande. J’ai l’intention de faire ça en un temps record !